Découvrez l’interview de Frank Molle, fondateur de notre fonderie aluminium située dans le Rhône, sur le sujet de la santé et de la sécurité au travail.
La fonderie, un métier difficile ?
« Il est exact que c’est un métier de production où les risques « physiques » sont nombreux. Risques d’écrasement, brûlures, chocs, manutention… Explosion aussi en cas de présence d’eau avec le métal en fusion. Nous connaissons les risques. Les moyens de prévention sont donc en place. Les salariés formés et compétents font preuve de beaucoup de bon sens car ils connaissent bien les risques. Et si des risques nouveaux sont mis en évidence, ils les font remonter et nous les traitons. Le dialogue est permanent dans des établissements de cette taille. »
Les principaux risques pour la santé au travail ?
« Satisfaire nos clients exige d’aller toujours plus vite, d’être toujours plus réactif. La « pression » crée un stress sur l’ensemble des salariés souvent préjudiciable et néfaste à leur santé. Sous stress, le « bon sens » dont je viens de parler pourra aussi être troublé. Lorsqu’on travaille sous une pression irraisonnable, on est moins serein et cela crée des risques. »
Quelles solutions ?
Il faut d’abord éviter tout ajout de pression interne à cette pression externe. Premièrement, il faut au maximum protéger les salariés et surtout ne pas laisser un salarié seul face à une situation trop stressante. Ensuite, il faut toujours prendre la pression en charge collectivement. Donc 3 règles de base pour en atténuer au maximum les conséquences :
- Pas d’ajout de pression interne
- Droit à l’erreur
- Travail en équipe
Un exemple ?
Si un client appelle l’administration des ventes et fait une demande très difficile à satisfaire, au lieu de foncer immédiation, on se réunit afin de rechercher collectivement la meilleure solution et ensuite on agit. Et si la pression devient trop importante, c’est moi qui monte au créneau.
Quelles aides pour ces actions en faveur de la santé au travail ?
Tout d’abord j’ai confié une mission « bien-être au travail » à une salariée du groupe. Elle a un regard en recul sur le quotidien, une écoute spécialement en phase avec cette mission qui contribue à mettre du liant entre les acteurs de l’entreprise.
Elle va voir à l’extérieur ce qui se fait de mieux et surtout échanger sur ces thèmes. Plusieurs salariés ont participé à des groupes de travail, pilotés par des institutions (CARSAT ARAVIS) pour « échanger sur la souffrance au travail ». Enfin, un consultant formateur connaissant bien le métier de la fonderie est intervenu plusieurs fois. »
Conclusion
« L’attention à la « santé et sécurité » au travail n’est donc pas spécifique aux risques encourus en tant que tels, mais s’inscrit dans une approche systémique de la vie en entreprise.
Notre gouvernance participative en entreprise permet le dialogue qui atténue la pression. Nous avons constaté une amélioration du bien-être au travail et de l’ambiance au sein de l’équipe. »
Découvrez l’interview complète réalisée par le magazine ECAM Alumni pour le dossier « La santé au travail », en cliquant ici.