« Créée en 1999, la fonderie spécialisée dans l’aluminium a célébré récemment ses 20 ans. Retour sur une boîte familiale qui a su allier business et social et ainsi augmenter son activité.
Le bruit des outils, la chaleur des fours à gaz qui fondent l’aluminium à 750°C… Les ateliers d’AB Fonderie dans la zone industrielle de Saint-Genis-Laval tournent à plein régime ce jeudi 19 septembre. Au milieu, une quinzaine d’invités découvrent le fonctionnement de cette industrie de référence.
Des yeux, Frank Molle, dirigeant et créateur de l’entreprise observe la scène. « Détendu », l’entrepreneur présente le travail de ses employés.
A l’aide d’une grande spatule, l’un deux, tout en tenue de protection, prélève l’aluminium fondu. Délicatement, il le fait couler dans un moule préparé pour l’occasion. Devenu solide, le moule est défait. La pièce sera ensuite ébarbée, peaufinée avant d’être envoyée aux clients de l’entreprise.
Une opération que répètent les ouvriers, avec différents moules, pour constituer les 500 000 pièces que sort la fonderie chaque année. « Nos plus petites pièces pèsent autour de 50 grammes, les plus grosses plus de 10kg », commente Frank Molle. Des supports de lampes pour les aéroports, des pièces pour les abribus de JC Decaux, pour Volvo mais aussi des éléments que l’on retrouve sur les feux de signalisation en ville… Les destinations des 500 000 produits qui sortent chaque année des ateliers sont multiples. « Grosso modo, 40% de notre production est destinée au marché local et 50% au marché national, analyse l’entrepreneur. Les 10% restant vont à l’étranger, principalement en Suisse ainsi qu’en Espagne. »
Des ateliers en Tunisie
Il est loin le temps où l’entreprise ne comptait que deux employés. Doucement, mais sûrement, Frank Molle a su s’attacher des clients et construire une entreprise avec plus de 60 employés. L’entreprise a ainsi ouvert en 2011 d’autres ateliers en Tunisie. Une manière pour cet entrepreneur social (lire par ailleurs) de répondre à la demande du marché. « C’est une production moins chère pour satisfaire nos clients », reprend il. Une recette qui semble avoir bien pris. Aujourd’hui à 60 ans, Frank Molle compte 20 employés à Saint-Genis-Laval et 40 en Tunisie.
A cinq and de la retraite, le chef d’entreprise ne parle pas encore de la succession. Deux de ses filles travaillent actuellement dans l’entreprise. Quant à savoir si elles prendront la suite, le chef d’entreprise préfère ne pas prendre de risque et ne pas se prononcer sur le sujet.
L’insertion professionnelle comme fil rouge de cette fonderie aluminium
Chemise légèrement entrouverte, veste colorée et allure presque nonchalante, Frank Molle n’a pas la dégaine du dirigeant d’entreprise classique. « Enfin, c’est un jour un peu particulier, précise-t-il. On fête les 20 ans. » Ancien responsable d’un atelier protégé, une structure d’accueil pour les personnes handicapées, le lyonnais a créé sa boîte à 40 ans. Saisissant d’après lui, une simple « opportunité » avec « un fil rouge » : mettre l’accent sur l’insertion professionnelle. « J’ai toujours été dans le réseau d’associations proches du social raconte-t-il. J’ai notamment travaillé avec le foyer des sans-abri à Lyon et avec des association de rattrapage scolaire ». D’après lui, deux tiers des ouvriers en production, sot une dizaine de personnes, à Saint-Genis, sont passés par un processus d’insertion. Pour mettre en place cela, il travaille avec des associations comme le Forum des réfugiés ainsi qu’avec des institutions (mairie de Saint-Genis, Métropole de Lyon, etc.)
Le Progrès – SUD OUEST LYONNAIS – jeudi 3 octobre 2019
